Origine et histoire du Château de Jouillat
Le château de Jouillat, situé à Jouillat (Creuse, Nouvelle‑Aquitaine), est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 15 juin 1926.
Il remonte au XIVe siècle et se présente à l'origine comme une tour de défense militaire plutôt qu'un château seigneurial, comme l'atteste son escalier en vis inversé ; cette tour aurait eu pour vocation de protéger deux autres châteaux.
Après une période d'abandon, de nombreuses pierres furent retirées par les paysans pour construire leurs logements et les cheminées disparurent.
Au XIXe siècle, le bâtiment fut réhabilité en habitation : les plateaux des trois niveaux furent divisés pour créer des pièces à vivre et des cheminées furent reconstruites dans le style du siècle.
Vers la fin du XIXe siècle, les piles du portail furent surmontées de deux statues représentant chacune un lion dévorant un homme, sculptures provenant du château de Bretouilly.
Le domaine est aujourd'hui privé et ne se visite que pendant les journées du patrimoine.
Les premiers propriétaires connus sont les seigneurs de Chamborant ; un procès engagé en 1490 par Imbert de Chamborant contre le baron Pierre de Brion aboutit en 1497 au jugement permettant à Pierre de Chamborant d'acquérir les terres de Jouillat, « château et manoir », ainsi que les villages de Soullat et de Peschedouères.
Il est indiqué qu'il est probable que ces biens aient été donnés auparavant à un ascendant de Pierre de Brion par la baronne Marguerite de Malval, épouse de Pierre II de Brosse.
Par la suite, la propriété passa à diverses familles : Guillaume d'Aubusson hérita par testament en 1616, puis Louis de Boéry apparaît en 1658 ; le château fut saisi en 1696 et acquis aux enchères en 1700 par Marguerite de La Seiglière.
Denys Michel de Montboisier‑Beaufort‑Canillac hérita en 1714 ; des documents relatifs aux réparations effectuées par le marquis laissent penser que l'architecture telle qu'on la connaît aujourd'hui fut largement aménagée entre 1714 et 1733.
François de Madot acheta le château à la fin de 1733, et la propriété resta ensuite au sein de la famille De Madot puis passa, au fil des successions, à Jean‑Baptiste Le Groing en 1784, à Philippe Thomas Garaud en 1796 et à plusieurs héritiers au XIXe siècle.
Au XXe siècle, les principaux changements de propriétaires mentionnés sont Pierre Dufour (vente de 1891), Alexis Dufour (succession de 1930), puis Jean Félix Chevereau à partir de 1945 ; la famille Chevereau est encore citée en 2017, une donation‑partage d'avril 1996 ayant réparti le bien entre quatre enfants, qui en étaient propriétaires en 2017.
Architecturalement, l'édifice est atypique par sa composition en un seul donjon à base rectangulaire de grand volume, flanqué de quatre tours d'angle rondes et couronné de mâchicoulis crénelés placés sous un chemin de ronde.
Référence citée : mémoire de Denis Loche (2017) en collaboration avec Jean‑Pierre Lécrivain, conférence de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse.
